Je le poste maintenant parce que je suis pratiquement sûre d'oublier.
Voilà donc ma participation.
Ce que j'aime avec ce genre de défi, comme lorsque je travaillais avec l'atelier de Philippe, c'est que ça permet de tenter tout plein de choses, que je n'aurais pas fait dans d'autres circonstances , comme ici l'idée de la peur s'y prêtait volontiers, j'ai tenté l'idée du blanc typographique, d'où la mise en page un peu particulière peut-être. Je me suis dit pourquoi pas
Je stresse un peu de vous le faire lire. En espérant que vous trouverez pas ça trop barge,
Bonne lecture
Parce que ce n'est pas la première fois ou la phobieIl y a une chose, une seule et unique chose qu’Elle est incapable de faire.
Une seule et unique chose dont Elle est incapable.
Même si Elle essaie vraiment, Elle ne peut pas.
Même si sa tête lui dit : « tu peux »,
Son corps, lui, refuse de bouger.
Il se paralyse.
Se bloque.
Il se sait inapte.
Impuissant.
Il comprend le danger.
Il refuse le combat.
La peur est plus forte.
La peur s’engouffre, s'insinue
Furieuse,
Dans chaque parcelle.
Elle se cramponne,
Se positionne,
Se délecte.
Devient reine ;
Et messagère :
Son cerveau se rappelle,
Il plonge son corps dans les souvenirs désagréables,
Les souvenirs qui l’accablent,
Les souvenirs qui la perdent ;
Sa raison l’interpelle mais Elle ne peut agir.
Elle y est incapable.
Elle est impuissante.
Elle devient esclave.
Alors quand cette chose se produit,
Quand Cette Chose se produit,
Que le cœur serré, l’estomac noué, le souffle coupé, les muscles tétanisés,
Elle appelle à l’aide ;
Le regard fixé sur ce qu’Elle ne peut oublier, ne peut éliminer, ne peut fuir ;
Quand Elle attend,
Des larmes brûlantes roulant le long de ses joues,
Son cœur pris dans une véritable fureur,
Ses membres tremblants ;
Qu’Elle attend,
La voix brisée, les yeux noyés, le corps chancelant,
Plongée dans les scénarios de son esprit qu’Elle ne peut éviter,
Qu’Elle ne peut chasser ou refouler.
Qu’Elle attend,
Prise dans l’angoisse.
Dans la détresse ;
Qu’Elle attend,
En pleurant, en tremblant, en priant ;
En tremblant, en priant, en pleurant ;
En priant, en pleurant, en tremblant ;
Qu’Elle se sent vaciller peu à peu alors que son cœur se meurt dans une course effrénée ;
Quand « s’il te plait » et « pitié » résonnent partout en Elle ;
"s'il te plait"
"pitié"
"pitié"
"s'il te plait"
Que finalement,
La mère arrive,
Irritée et agacée, ne s’en cachant pas,
Se moquant, déplorant une telle attitude, l’insultant de ses regards ;
Que la mère abat le danger d’un coup de talon,
Puis s’en va,
Irritée et agacée, ne s’en cachant pas,
Se moquant, déplorant une telle attitude, l’insultant de ses remarques ;
Alors incomprise, esseulée, blessée,
Elle n’a qu’une seule véritable angoisse,
Reine parmi les reines,
Elle n’a qu’une seule et unique peur qui demeure :
Celle de ne pas être aimée.
Parce que ce n'est pas la première fois.
Phobie : Les phobies sont des crises d’angoisses déclenchées par la présence d’un objet ou d’une situation spécifiques, lesquels ne présentent pas de caractère objectivement dangereux. Pour éviter l’angoisse, le sujet va développer des comportements dits « contraphobiques », notamment la tentative de réassurance à l’aide de personnes qui permettent en leur présence d’affronter la situation phobique sans angoisse.
Quand Elle a peur, "Maman" est le premier mot qui sort de sa bouche.
Amour maternel : Attachement que ressent une mère pour son enfant. Ce sentiment est souvent considéré comme le moteur des attentions de la mère veillant à la protection physique et morale de ses enfants.
Alors Elle n'a qu'une seule et unique peur qui demeure : Celle de ne pas être aimée.
Voilà voilà