17 Lunes de Kami Garcia et Margareth Stohl

-Lena m'a donné envie de la gifler une bonne centaine de fois dans ce livre. Bon d'accord, on comprends ses motivations, après tout c'est pas évident de croire qu'on a tué son oncle -son père pratiquement- pour sauver le Mortel dont on est amoureuse mais avec qui on ne pourra jamais vraiment vivre. Mais il n'empêche qu'elle est vraiment agaçante et antipathique... pendant presque tout le livre. On comprend mieux avec le temps. En même temps qu'Ethan.

- Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'Ethan ignore ce qui s'était passsé pendant la nuit des seize ans de Lena. Et finalement c'est parce qu'il l'ignore que tout -ou presque- prend son sens. C'est vraiment son livre, parce que c'est SA quête. Il cherche Lena pour la sauver mais au passage il se trouve lui-même, il apprend qui il est, qui sont ses parents, sa famille, quel est son rôle, il découvre ce qu'il ressent, ce qu'il est capable de faire, en quoi il appartient au monde des Enchanteurs en même temps qu'au monde des Mortels. Et j'ai adoré cette dimension du livre. D'ailleurs ce moment magique qu'il vit entre les 2 mondes m'a fait penser à sa propre situation: il vit entre le monde des Mortels et celui des Enchanteurs, mais il est aussi entre le monde de l'enfance et celui des adultes, celui des illusions et des réalités. Et pendant un instant, tout est beau, tout est magique, calme, serein mais il n'a pas d'autre choix que de continuer, il ne peut rester sur la "Couture" comme il ne peut pas rester figé entre deux mondes, entre deux périodes de sa vie. Belle image, je trouve.

- Entre l'ignorance d'Ethan et la distance de Lena, on voit arriver deux autres personnages. John parait immédiatement suspect, autant à Ethan qu'au lecteur, c'est évident, il est trop sombre, il a un trop mauvais rôle.
Pour Olivia, par contre, j'ai trouvé Ethan un peu à la traine: ça paraissait assez évident que la bibliothèque de Gaitlin ne suffisait pas à attirer un échange intercontinental. Et puis l'assistante de Marian... forcément ça sentait les Enchanteurs. D'ailleurs à propos d'Olivia, j'aime assez la relation qu'elle a avec Ethan. Au début c'était surtout parce que j'en voulais à Lena mais en fait je trouve qu'elle est "le choix logique", la voix de la raison pour Ethan: comme lui, elle connait le monde des Enchanteurs sans en faire vraiment partie, comme lui elle est un peu à part tout en restant intégrable dans une ville traditionnaliste et sectaire comme l'est Gaitlin. D'ailleurs il le dit lui-même, ils se (re-)connaissent immédiatemment, ils sont bien ensemble, même physiquement ils se complètent bien. On voit revenir au galop le grand topic de la littérature jeunesse: un triangle entre le personnage principal, l'âme soeur "de la vraie vie" qui aurait dû être le choix logique mais qui est éclipsé par l'âme-soeur "coup du destin" (désolée je m'emmêle un peu les pinceaux là )

- Ridley. La méchante-Sirène-pas-si-méchante-que-ça-qui-n'est-plus-Sirène. Une surprise. Plutôt agréable. J'aime ses prises de bec, son look qui choque dans le Sud traditionnaliste et ses surnoms. J'aime surtout l'affection qu'on sent ressortir alors qu'elle lutte de toutes ses forces pour la cacher. M'est avis qu'elle n'a pas fini de nous surprendre et qu'on abandonne pas si facilement sa part de Ténèbres.

-Link. Pareil, une excellente surprise. Il est bien plus que le lourdaud qui drague sans finesse et qui se prend pour un musicien de génie. Il est un ami indéféctible, un allié précieux -mais un peu trouillard- et il gagne sa place au coeur du prochain tome et son ticket d'entrée chez les fous!

-Et puis John, bah John je le sens pas. Logique, c'est le vrai méchant de l'affaire. Ou plutôt le pantin du vrai méchant. Qui n'est pas si enfermé qu'il paraissait l'être. Et qui doit avoir sacrément envie de se venger.