"Si c'est un homme" de Primo Levi

Présentation

Ce livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre.

Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées. --Paul Klein


Mon avis

Bon déjà j'aimerais éclaircir un point, on n'ignore encore si Primo Levi s'est effectivement suicidé car certains disent quand même que se jeter dans les escaliers pour un suicide c'est un peu léger.

En ce qui concerne le livre, j'en ai fait la lecture lors de mon année de Première, on nous conseillait de lire autant d'oeuvres que possible à l'approche du bac de français et je me suis laissée tenter par celui-ci. Je n'ai pas lu énormément de livres se rapportant à l'Holocauste, non parce que je m'y intéresse pas mais tout simplement car j'en ai lu trois quatre et qu'ils étaient extrêmement bien écrits, et donc je n'ai pas l'impression d'être ignare sur le sujet. "Si c'est un homme" de Primo Levi fait parti de ces livres qui vous rapportent avec une excellente précision tout ce qui a pu se dérouler à Auschwitz. Il nous raconte ce qu'il a vécu dans le moindre détail mais étrangement il ne nous livre pas ses émotions, un peu comme s'il voulait nous laisser imaginer nous-mêmes ce qu'on aurait ressenti à sa place. C'est vraiment très étonnant à ce niveau là. On a l'impression qu'il nous décrit une vaste expérience scientifique (horrible bien entendu) et que c'est à nous d'en tirer des interprêtations.

J'ajouterai aussi que ce livre m'a chamboulé et que lorsque je suis allée à Auschwitz l'été suivant ma lecture j'ai reconnu avec une troublante réalité les lieux auquel il faisait allusion dans son livre.